La SNNC : une usine métallurgique calédo-coréenne en Corée du Sud
SNNC, Société du Nickel de Nouvelle-Calédonie et Corée, est une usine métallurgique moderne, performante et qui s’inscrit dans la volonté de respecter l’environnement à toutes les étapes de son procédé. Grâce à une technologie de fabrication largement éprouvée désormais, elle détient une capacité nominale de production de 54 000 tonnes de nickel métal par an, dont la vente est majoritairement absorbée par POSCO.
Cette usine est issue du partenariat entre SMSP (actionnaire à 51%), la société minière calédonienne, et le coréen POSCO (actionnaire à 49%), un des leaders mondiaux d’acier inoxydable. Deux co-entreprises sont créées en 2006 : Nickel Mining Company SAS qui extrait et produit du minerai de nickel sur les mines de Nouvelle Calédonie et l’usine SNNC qui transforme ce minerai en nickel métal contenu dans des ferronickels dans son usine de Gwangyang (Corée du sud).
Une conjoncture contraignante
Depuis 2020, l’usine calédonienne en Corée fait face à des difficultés conjoncturelles, d’abord sanitaires liées à la pandémie du covid-19 puis climatiques.
En effet, le phénomène climatique La Nina a affecté de plein fouet la production minière diminuant de manière graduelle le volume d’approvisionnement annuel d’environ 30% entre 2020 à 2022. De plus à la fin de l’année 2022, le typhon Hinnamnor a provoqué des dégâts sans précédents sur les hauts fours de Pohang, principal acheteur du ferronickel de la SNNC.
S’ajoute à cela un marché du nickel qui devient de plus en plus concurrentiel. La fourniture massive du NPI (Nickel Pig Iron, un ferronickel à faible teneur en nickel) sur le marché mondial a sérieusement impacté à la baisse les prix de vente du ferronickel. Et la poursuite de la politique protectionniste de l’Indonésie vis-à-vis de ses ressources minières, a pour effet de tirer les prix vers le bas, avec des conséquences préjudiciables pour l’ensemble des fournisseurs de nickel.
Enfin, et depuis la guerre en Ukraine, les coûts de l’énergie (charbon et diesel) ont flambé entrainant ainsi une importante augmentation des charges opérationnels.
Le virage vers la production de matte à la SNNC
Tous les facteurs précédemment évoqués ont une incidence sur les performances financières de SNNC, c’est donc avec anticipation et pour rester compétitive que la SNNC a entamé dès 2021 son entrée sur le marché des batteries pour véhicules électriques. Ainsi, le 9 juillet 2021, la SMSP a signé un accord avec POSCO relatif à la diversification vers la matte de la production de l’usine de Gwangyang.
Produire de la matte, un produit intermédiaire utilisé pour la production des batteries de véhicules électriques.
Le marché des voitures électriques se développe à une vitesse exponentielle et représente aujourd’hui 2,5% des ventes mondiales soit un total de 4,4 millions de véhicules vendus dans le monde (chiffres 2021). Les prévisions tablent sur 26 millions de véhicules à horizon 2030.
Flotte de véhicules électriques mondiale
Avec 4,4 millions de ventes en 2022 (+ 60 % en un an), la Chine domine le marché mondial. L’Europe se trouve en seconde position avec 21 % de parts de marché pour les ventes de véhicules électriques, suivi des Etats-unis, qui accélèrent leurs ventes de + 55 % depuis 2021 (le 700 % électrique fait un bon de + 70 %).
Dès 2024, SNNC produira 26 000 tonnes de ferronickels et 21 000 tonnes de matte. Ainsi SNNC, avec le même volume d’approvisionnement en minerai produira deux types de produits du ferronickel et de la matte.
La diversification est donc non seulement indispensable au renforcement de la compétitivité de l’usine, mais en accédant au marché des voitures électriques, le groupe SMSP à travers sa filiale SNNC se positionne pour la réduction des émissions de CO2 qui est une préoccupation majeure pour notre groupe.
Par ailleurs ce modèle de développement vise à se positionner sur les marchés qui permettent une véritable plus-value au bénéfice de l’usine, mais également à celui du territoire. Après 13 ans d’opération SNNC, l’usine calédonienne en Corée du Sud a fait ses preuves en réalisant une production de 430 000 tonnes de nickel métal, ce qui lui a permis de distribuer à la SMSP un dividende cumulé de 11 milliards XPF.