FAQ – Forum à questions

Quelle est la situation de Koniambo Nickel actuellement ?

Koniambo Nickel est actuellement dans une phase d’entretien et de maintenance dite « chaude » (maintien en chauffe des équipements et tout particulièrement le four) avec le maintien de la totalité des emplois salariés jusqu’au 31 août 2024. Au-delà de cette date, Koniambo Nickel sera mise en maintenance froide avec l’arrêt des fours et le licenciement économique de tous les salariés, à l’exception d’une équipe restreinte de 150 personnes, puis de 50 personnes.
Notre principale préoccupation reste la préservation de la ressource humaine et de notre capacité à exploiter notre ressource. Nous avons donc sollicité un soutien de l’Etat français afin de pouvoir prolonger la phase de « veille chaude » et le maintien de tous les emplois pour une période supplémentaire de 3 à 6 mois.
En effet, dans le cadre du processus de vente des actions de Glencore dans le capital de Koniambo Nickel, trois groupes ont manifesté leur intérêt. Ce process se décompose en deux phases. Après avoir confirmé leur intérêt en déposant des offres non engageantes correspondant à la fin de la phase 1, ils ont demandé un délai de 3 à 6 mois pour mener les études nécessaires et déposer ou non une offre ferme, objectif de la phase 2.
La SMSP maintient donc ses efforts pour poursuivre cette phase 2, tout en préservant les emplois. Aucun accord n’a encore été trouvé.

Le site de Koniambo possède des atouts indéniables avec le massif du Koniambo, un des plus beaux massifs au monde. Des infrastructures majeures ont été construites sur le site notamment un port en haute profonde, une centrale électrique, une usine pyrométallurgique et un convoyeur long de 12 km. De plus, c’est un projet qui est fondé en premier lieu sur l’adhésion des populations locales. Les retombées économiques qui s’évaluent à plusieurs centaines de millions de francs CFP concernent autant les salariés, que les sous-traitants et toutes les activités liées au développement d’une vie dans la zone VKP au bénéfice de toutes les populations.

La principale faiblesse du site demeure un processus innovant mais qui n’a jamais pu atteindre une montée en puissance permettant une visibilité financière. Comparé à d’autres pays producteurs, il y a également un coût de la main d’œuvre plus élevé et des obligations légales liées au respect de l’environnement plus fortes. Néanmoins ces deux points doivent être des atouts car nous devons proposer un produit fini respectant toutes les normes environnementales et humaines qui correspondent notamment à l’ISO 26 000 (RSE, Responsabilité Sociale et Environnementale), et qui sont recherchées par le secteur des batteries et de la transition énergétique.

Pour pallier aux difficultés des usines métallurgiques en Nouvelle-Calédonie, serait-il possible que des synergies puissent être créées entre les industriels ?

Nous n’avons jamais fermé la porte à des partenariats. Avant que Glencore prenne la décision de vendre ses parts, Koniambo Nickel avait proposé à la SLN de lui fournir 450 000 tonnes de minerai annuellement. La SLN étudiait cela. Cependant, les discussions se sont arrêtées avec l’arrêt des activités décidé par Glencore.
Si l’activité de Koniambo Nickel reprend, il y aura de nouveau des opportunités à discuter. Des échanges de minerais par exemple, selon les caractéristiques chimiques requis pour chaque usine. Un point important de souligner, on ne peut pas juste prendre du minerai ailleurs pour alimenter des fours, il y a des caractéristiques à respecter.
Par ailleurs, la stratégie de la SMSP a toujours été claire, à savoir la poursuite de la valorisation optimale de la ressource. Notre priorité est la transformation locale du minerai afin de maximiser les retombées économiques sur le territoire. Cependant, pour les minerais qui ne peuvent pas être transformés localement, leur exportation vers une usine offshore (majoritairement détenue par des collectivités calédoniennes), est à privilégier car cela engendre plus de retombées qu’un simple export vers des pays et des fondeurs étrangers.

On parle souvent de la dette de 1 600 milliards XPF, de quoi s’agit-il et qu’adviendra-t-il d’elle en cas de vente ?

Il s’agit de la dette que Koniambo Nickel a vis-à-vis de Glencore, c’est une dette vis-à-vis d’un actionnaire et non vis-à-vis d’une banque.
L’effacement de cette dette est une suite logique du process, conséquence de la volonté de Glencore de vouloir se séparer de son actionnariat au sein de Koniambo Nickel.
La SMSP pour sa part n’a pas de dette vis-à-vis de Glencore et n’est pas tenue de rembourser à Glencore 51% de ce montant.

Est-ce que la SMSP a vraiment 1000 milliards XPF de dettes comme publié et relayé par les media ?

La CTC a fait un amalgame entre comptes sociaux et consolidés. Il faut regarder les comptes de la SMSP qui sont déposés chaque année. La dette de la SMSP est de 23 milliards de francs à l’égard de ses partenaires financiers, dette qui est à l’origine d’une valeur d’actifs de plus de 45 milliards de francs.

Cette dette de 23 milliards XPF est due aux partenaires financiers de la SMSP qui ont souhaité participer au financement de l’Usine du Nord.

Quelles sont les relations entre la SMSP et les autres opérateurs métallurgiques et miniers du Territoire ?

Souvent, les media nous opposent pour des raisons qui nous échappent.

Nous sommes tous des acteurs du nickel en Nouvelle Calédonie avec des visions stratégiques différentes.

La SMSP rencontre et travaille régulièrement avec les autres sociétés du secteur sur beaucoup de problématiques.

Toutes les entreprises du secteur du nickel sont amenées à échanger, soit sur le plan commercial, soit sur le plan technique et très souvent sur le plan règlementaire. D’ailleurs, chacun développe des synergies en fonction de ses intérêts en matière de formation, de recrutement, d’exploration.

Pour autant, chaque industriel demeure gestionnaire de sa propre entreprise et défend les intérêts de celle-ci.

Pourquoi le partenariat avec YICHUAN n’a pas fonctionné ?

S’agissant de la Chine, nous explorions des opportunités, en l’occurrence la possibilité d’une prise de participation majoritaire dans une usine en Chine en partenariat avec les actionnaires de la société YICHUAN, qui serait alimentée par les mines du groupe SMSP.

Alors que la conclusion de la transaction définitive était imminente et que notre filiale porteuse de la participation de la SMSP en Chine était constituée depuis août 2022, un désaccord est apparu sur la demande inattendue du partenaire de soustraire, de sa garantie de passif, certaines responsabilités qui lui incombent.

Comme tout industriel raisonnable et responsable, nous avons pris la décision de mettre un terme à l’ébauche de partenariat.

La SMSP est en sauvegarde, qu’est-ce que ça veut dire et est-ce qu’elle l’est toujours ?

Le plan de sauvegarde proposé par la SMSP a été homologué par le tribunal de commerce en octobre 2022. Nous avons déjà commencé à honorer comme prévu notre plan.

La SMSP aime mentionner les bénéfices que rapporte l’usine en Corée du Sud mais où va l’argent ?

Les bénéfices de SNNC reviennent à la Nouvelle-Calédonie par deux biais : la vente du minerai qui génère le chiffre d‘affaires de NMC, laquelle emploie, forme et assure l’activité de sous-traitants en Calédonie. Et les dividendes payés à la SMSP qui servent aujourd’hui à rembourser ses créanciers et principalement les banques partenaires du financement de l’Usine du Nord. Ils participent donc au développement du Nord.

Pourquoi faire une usine locale et une usine à l’étranger ?

Ce n’est pas tant « usine locale » et « usine à l’étranger » le sujet. C’est davantage la catégorie de minerai qui fonde le choix entre traitement local ou offshore. Nous étions conscients de deux éléments. Le minerai basse teneur requiert une technologie et une expertise particulière pour que son traitement soit rentable. Nous ne l’avions pas en 2008 et ce n’est pas encore le cas aujourd’hui. C’est pour cette raison que la SMSP s’est tournée vers POSCO. L’Usine du Nord a, quant à elle, été construite pour valoriser un minerai à teneur plus élevée.

On entend souvent parler de la transition écologique, avez-vous une feuille de route ? Quels sont vos actions/projets pour la protection de l’environnement ?

Notre transition écologique est d’abord une transition énergétique basée sur le Plan Climat Energie de la Province Nord et sur le Schéma de transition énergétique adopté par le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie (STENC). Nous travaillons en coordination et en concertation avec les filiales afin d’amener celles-ci sur la voie d’un nickel plus vert. Des groupes de travail ont été formés au sein de chaque filiale en ce sens.

Les initiatives relèvent en premier lieu de l’évaluation de l’empreinte carbone de nos entreprises, puis de l’identification de solutions à mettre en place sur le plan technique et humain. Par exemple, sur NMC les équipes travaillent de concert afin d’optimiser les déplacements des personnels comme des camions. Au niveau de Cotransmine, dans la mesure du possible il s’agit d’installer des panneaux solaires ou de travailler sur les techniques de travail (moins solliciter les équipements pour limiter l’émission non nécessaires de CO2).

De manière plus large, NMC, Cotransmine ou encore SMSP ont développé des politiques proactives en matière de revégétalisation ou de gestion des déchets, ou encore dans le suivi de leurs indicateurs de la qualité de l’air et de l’eau. Des initiatives qui ont pour origine des obligations règlementaires, et qui sont étendues et approfondies au-delà des exigences légales toutes les fois où c’est possible.

Nous travaillons aussi avec Koniambo Nickel afin de réduire notre empreinte. Cela passe par beaucoup d’études, la principale portant bien évidemment sur le remplacement du charbon.

Le minerai de nickel est une ressource épuisable. Lorsqu’elle sera épuisée que se passera-t-il ?

C’est une ressource non renouvelable donc oui, épuisable. C’est aussi pour cela que nous devons dès aujourd’hui optimiser sa gestion et sa valorisation pour optimiser les retours pour le pays. Pour la suite, il faut l’anticiper mais ce n’est plus du ressort des industriels. C’est une responsabilité politique, un devoir d’anticipation.

A combien estimez-vous la durée restante de vos domaines d’exploitation ?

C’est une question complexe car cela évolue au fil des années et des technologies. Il y a 20 ans on ne traitait pas de minerai inférieur à 1.4% de nickel. Aujourd’hui, on sait que des usines peuvent traiter du minerai ne contenant que 0.9% de nickel. Nous avons encore plusieurs décennies d’exploitation devant nous.