Des institutions et entreprises calédoniennes misent sur l’accueil, la prise en charge, l’accompagnement et la formation des jeunes non-diplômés ou déscolarisés, en leur offrant une garantie d’embauche à l’issue de l’obtention de leur certification.
Ce premier trimestre 2018 a été marqué par un accroissement exponentiel de la délinquance juvénile, relayé par tous les médias et réseaux sociaux de Nouvelle-Calédonie. Un sujet d’actualité qui inquiète la population calédonienne et suscite beaucoup de réactions. Selon le journal Le Monde du 8 mars 2018, les faits de délinquance en Nouvelle-Calédonie ont augmenté de 27,6 % entre 2016 et 2017. Un chiffre qui a conduit le Haut-Commissariat de la République à annoncer, les mesures mises en place par l’Etat pour lutter contre le fléau. Face à cette situation de crise, des centres de formation institutionnels et des entreprises calédoniennes ont décidé de combiner leurs efforts pour apporter leur contribution au développement humain, social et professionnel des jeunes calédoniens en recherche d’emploi.
Le RSMA-NC a pour mission essentielle de former et de faciliter l’insertion dans la vie active de jeunes calédoniens sortis du système éducatif sans qualification, en offrant 18 filières de formation comme employé de commerce en magasin, plaquiste, plombier, peintre, mécanicien automobile, sapeurs – pompiers volontaires. «Nous cherchons les jeunes éloignés de l’emploi ou ceux qui ont dû arrêter très tôt leur scolarité. L’année dernière, 42% des jeunes que nous avons accueillis étaient illettrés.» explique le Colonel Christian De Villers, Commandant le RSMA-NC. «Les jeunes qui nous rejoignent, dit-il font une démarche volontaire et courageuse, en venant chercher au régiment un savoir, par une remise à niveau scolaire ; un savoir-être par la discipline militaire et ; un savoir-faire au travers de formations professionnelles et l’apprentissage aux permis de conduire».
Depuis son implantation en 1986 en Nouvelle-Calédonie, ce sont près de 600 jeunes qui sont accueillis chaque année au RSMA.
Le Régiment du service militaire adapté de Nouvelle-Calédonie a ouvert de nouvelles formations aux métiers de la mine avec le soutien financier du gouvernement. Cette filière vise à former chaque année vingt-quatre stagiaires à des métiers spécifiques de conducteur d’engins miniers : c’est-à-dire opérateur sur tombereau dans une exploitation minière (OTEM) et opérateur sur chargeuse et bouteur dans une exploitation minière (OCBEM).
Les stagiaires effectueront d’abord quatre mois de formation au sein du RSMA de Koné, basés sur la préparation à l’employabilité et au monde professionnel, la remise à niveau des savoirs de base (français et mathématiques) et le développement de l’autonomie (passage du permis B et C). Forts de ces prérequis, ils poursuivront leur cursus, toujours en tant que stagiaires du RSMA-NC, au Centre de formation aux techniques de la mine et des carrières de Poro (CFTMC) pour une durée de deux à quatre mois. À l’issue de leur formation, les jeunes seront employés par une des entreprises partenaires.
Le 15 février dernier, en présence de Jean-Louis D’ANGLEBERMES, Vice-président du Gouvernement NC et de Thierry de LADOUCETTE, nouveau Commandant du RSMA en visite sur le territoire, une convention multipartite regroupant des institutions telles que le régiment du service adapté (RSMA), la Direction de la Formation Professionnelle Continue (DFPC) et le Centre de Formation aux Techniques de la Mine et des Carrières (CFTMC), ainsi que trois entreprises minières et métallurgiques incluant KNS, la SLN et NMC.
Le RSMA-NC, qui a pour vocation de favoriser l’insertion socioprofessionnelle de jeunes âgés de 18 à 25 ans éloignés du marché de l’emploi, est chargé du recrutement, de manière conjointe avec les opérateurs miniers. Le gouvernement, à travers la DFPC, finance à hauteur de 23 millions de francs la formation professionnelle OTEM qui se déroulera au CFTMC de Poro. Cet apport couvre l’ensemble des frais pédagogiques pour une promotion annuelle de volontaires. Le deuxième volet de la formation OCBEM sera pris en charge par les entreprises minières.
Selon Sabrina MARLIER, Directrice des ressources humaines de KNS « ce dispositif permet aux stagiaires d’acquérir les fondamentaux requis pour le processus de recrutement, il s’agit notamment du respect des horaires et une discipline de vie. Par la suite, les candidats qui passent ce premier palier suivent la formation OTEM, l’équivalent du Diplôme DNC1. Et ce n’est qu’à l’issue de ce processus de formation (RSMA et OTEM) que l’industriel, Koniambo nickel, embauchera les candidats, qui auront par ailleurs répondu aux critères de présentéisme et de savoir-être durant la phase d’intégration en stage, au poste d’Opérateur Minier. » explique-t-elle.
Madame MARLIER conclut en déclarant « Cette démarche de formation s’inscrit totalement dans la fondation de nos valeurs, à savoir, la valorisation de la diversité et la recherche dans les rapports humains du respect, de l’honnêteté, de la transparence et de la rigueur opérationnelle requise au travail dans un site industriel. ».
Pour NMC, l’objectif est de maintenir la production minière afin de répondre aux besoins d’approvisionnement de l’usine calédonienne de Gwangyang en Corée du Sud. Les 7 prochaines recrues issues de cette formation, seront affectées à deux centres miniers : 4 en Côte Est à Kouaoua et 3 en Côte Ouest à Poya.
Pour la NMC en 2018, les effectifs de conducteurs d’engin doivent être maintenus en dépit du turn-over et légèrement augmentés sur le centre de NAKETY où 8 nouveaux postes seront prochainement créés.
Selon sa Directrice des Ressources Humaines, Christine MARTINETTI, « la NMC est fière d’avoir été à l’initiative de cette opération multipartite. Les filières de professionnalisation proposées par le RSMA portent en elles une garantie d’employabilité qui tient à cœur aux entreprises minières. Doubler ces atouts par le passage au CFTMC, partenaire de longue haleine, est un gage de réussite, de qualification et d’intégration pour les jeunes qui ont été sélectionnés. NMC proposera à l’issue de cette double formation une intégration dans ses équipes en tant qu’opérateur d’engin minier. »
Une grande ovation pour tous les acteurs et les partenaires de ce partenariat exceptionnel qui met en exergue les ressources, le savoir-faire, et l’engagement financier des institutions publiques et privées aux bénéfices des jeunes déscolarisés en recherche d’emploi.