Le 12 décembre 2021, le groupe SMSP, la NMC et la SOFINOR apprenaient avec tristesse la disparition de Victor NIAMEY, ancien chef de centre NMC de Nakéty. Victor a travaillé pendant 11 ans au centre NMC de Nakéty. En 2005 il est nommé Chef d’exploitation avant de devenir Chef de centre trois ans après, en 2008. Mémoire du site de Nakéty, il était aussi un professionnel respecté et consulté bien après son départ en retraite.
Quel parcours professionnel ? L’ascension calme du Chauffeur d’engin au Chef de centre NMC à Nakéty
Victor a débuté son parcours professionnel à Nakéty le 1er juin 1979 en tant que chauffeur d’une arroseuse, puis chauffeur dumper sur la mine « Bienvenue ». Il évolue ensuite vers le poste de Chef de mine sur « Circée », un poste qu’il a conservé jusqu’au rachat de l’ensemble des zones d’exploitation de Nakéty par la SMSP.
Dans l’intervalle, il réalise une formation de chef d’équipe à la SLN, soutenu et encouragé par sa hiérarchie.
En juillet 2005, il est nommé Chef d’exploitation à NMC jusqu’en avril 2008 où il devient Chef de centre de Nakéty. Sa nomination au poste est encouragée et souhaitée par ses collègues tandis que son entourage le soutient fortement. C’est donc naturellement qu’il poursuit avec une équipe sur laquelle il sait pouvoir compter. Il occupera ces fonctions jusqu’à son départ à la retraite en avril 2016.
Victor est un Chef de centre dévoué avant tout à NMC et SMSP
Sa vision
Victor NIAMEY a été un professionnel, mais plus encore, il n’a cessé de partager sa vision de l’entreprise, du groupe et le sens de nos actions au quotidien. Il aimait son travail sur mine et espérait que chaque travailleur de mine l’expérimente en partageant cet enthousiasme.
Lorsqu’un centre NMC manquait de minerai et qu’il fallait charger le navire à sa place, il considérait cela comme un atout. Celui de prouver que l’on est capable de s’entraider entre les 4 centres NMC. « Il ne faut pas se concentrer sur le centre de Nakéty, mais il faut raisonner NMC, voire SMSP. A chaque fois que nous ratons une occasion de s’entraider, nous nous pénalisons nous-mêmes » disait-il.
Il disait à ses chefs d’équipe : « N’oubliez jamais, la mine ne marche pas avec des « peut-être » !!! Pour atteindre vos objectifs il faut avoir foi en vous et de la volonté. Pour se faire respecter et avoir de l’autorité sur vos équipes, il faut que votre oui soit oui et que votre non soit non. Il faut acquérir la confiance de vos co-équipiers pour gagner leur respect. La disponibilité est essentielle, grâce à elle vous pouvez vous concentrer et vous consacrer à votre métier. Si vous aimez vraiment votre métier vous ne vous en passerez plus. Le courage il faut l’avoir à chaque étape. Il ne faut jamais baisser les bras tant que la partie n’est pas finie. Quand vous jouez un match de foot, c’est pour le gagner. Vous, la génération d’aujourd’hui comme tout est simplifié, vous en déduisez que tout est automatique. Mais tout n’est pas automatique ! Il faut être un battant jusqu’au bout. Tout doit se faire et se fait sur le terrain. Acquérir une expérience sur le tas c’est peut-être voler le métier d’un autre sans avoir un diplôme. Et pourtant la formation à acquérir, c’est celle du système D, c’est faire avec ce que vous avez dans la main. »
« Ce n’est que lorsque l’arbre est tombé qu’on peut mesurer sa hauteur et reconnaitre sa grandeur » aimait à citer de son vivant, Victor NIAMEY.
Ouvert d’esprit et tourné vers l’avenir, Il expliquait que son poste de Chef de mine lui avait permis de comprendre le suivi et contrôle du cheminement et du traitement du minerai, depuis le sondage jusqu’au chargement.
L’un de ses proches collaborateurs raconte que lors d’un voyage au Japon (réunion avec Gokokai), il avait visité l’usine Nippon Yakin et avait été impressionné par l’attitude de respect et d’humilité du président de cette société vis-à-vis de ses employés. De ce voyage il en a tiré des leçons, tant sur le plan professionnel que sur le plan humain et environnemental.
« Au Japon en hiver, même les arbres des rues sont protégés du froid ».
Là-bas il a également appris que gouverner c’est avant tout planifier, prévoir à l’avance.
Parmi les nombreuses anecdotes partagées par ses collaborateurs, l’une d’entre elle était importante pour Victor. Lors de chargement de l’un de ses premiers navires vers le Japon, il manquait 4 000 tonnes pour compléter la commande alors que le minerai de BDM était épuisé. Avec ses équipes, ils ont dû trier le minerai en chute à la main pour compléter le volume manquant à temps avec une teneur requise de l’époque de 2,45%. Ce fut une très belle expérience de marque de respect, de courage et de confiance de la part de ses équipes qu’il a gardé longtemps en tête.
Témoignages
Isabelle WABETE, Présidente NMC, Communiqué interne NMC
« Victor pouvait paraître intimidant au premier abord, mais il aura été un de ces rares leaders charismatiques dont le pays a tellement besoin et que la NMC a pu compter parmi ses collaborateurs. Nous mesurons aujourd’hui la chance de l’avoir eu parmi nous et nous espérons que son parcours et son engagement pour le travail comme pour notre entreprise NMC et le Groupe SMSP pourra inspirer la nouvelle génération, comme ce fut le cas pour nous »
« J’ai commencé à travailler avec Victor en 2009, lorsque j’ai occupé le poste de Responsable de département planification minière. Je me rendais sur tous les centres incluant Nakéty. Ma première impression de Victor …Intimidant qui provoque chez soi un sentiment de crainte de ne pas être à la hauteur. Un homme de la mine, très expérimenté qui force le respect. Les échanges avec lui m’ont permis d’apprendre énormément de choses sur la mine qu’aucune étude supérieure ne pouvait apporter. »
« J’aime son charisme, son dévouement et derrière cette apparence de fermeté, ce sourire très souvent plus d’humour. Je pense que nos jeunes peuvent trouver l’inspiration en son parcours comme moi-même j’y ai trouvé un modèle. »
Olivier BARRETTEAU, Chef de centre de Nakéty
« J’ai travaillé avec Victor depuis 2011. Il m’avait un peu pris sous son aile et m’avait « introduit » sur le centre NMC comme sur le village. Il avait une grande attache à la société et aux gens qui y travaillent. »
Le chef de centre actuel de Nakety ajoute, « il savait beaucoup de choses. Lui-même avait vécu beaucoup d’évènements et connaissait beaucoup de monde avec qui il entretenait des liens et des relations professionnelles solides. Je me rappelle de lui, qu’il était capable de sauter sur une pelle le week-end et aller faire de la teneur sur un chantier pour le bateau de la semaine qui suivait.»
« C’est un Homme d’une grande valeur. Un homme engagé, exigent et respecté de tous ceux qui ont pu le côtoyer. C’était une personne honnête, franche qui ne parlait pas trop mais dont les paroles étaient toujours justes et cinglantes. Aujourd’hui, avec son départ, nous perdons beaucoup, Nakéty perd beaucoup et je veux croire que le pays entier perd une personne de grande qualité. Ses conseils et ses anecdotes me manquent déjà beaucoup. Le jour de son départ à la retraite, il nous avait dit une phrase que je retiens de lui : On ne fait rien de bon tout seul, on doit avancer ensemble. »
« Je veux simplement le remercier de tout ce que j’ai pu apprendre et acquérir à ses côtés. Cette connaissance, je veux la partager aujourd’hui avec la jeune génération. Les mots ne sont pas assez forts pour le remercier. »
L’Homme de Nakéty
Sa citation préférée : « La vie vaut la peine d’être vécue. »