Souviens-toi ! C’est le slogan officiel, le titre d’une revue dont la première édition est parue au mois de novembre, pour la commémoration des trois hommes Pidjot. Roch est le grand frère de Philémon, lui-même le père de Raphaël. Ils sont issus du Clan Pidjot, l’un des huit clans qui composent cette tribu dans la ville. Ils sont engagés dans une même lutte, la reconnaissance et l’émancipation du peuple kanak et calédonien, incarnée par le slogan «deux couleurs, un seul peuple» !
Rock PIDJOT (1907-1990), Philémon PIDJOT (1914-1984), Raphaël PIDJOT (1960-2000)
Trois hommes, deux générations et une famille au service d’un destin commun
Souviens-toi ! C’est le slogan officiel, le titre d’une revue dont la première édition est parue au mois de novembre, pour la commémoration des trois hommes Pidjot. Roch est le grand frère de Philémon, lui-même le père de Raphaël. Ils sont issus du Clan Pidjot, l’un des huit clans qui composent cette tribu dans la ville. Ils sont engagés dans une même lutte, la reconnaissance et l’émancipation du peuple kanak et calédonien, incarnée par le slogan « deux couleurs, un seul peuple » !
Rock Deo Pidjot est une figure kanak aux multiples facettes. Il est membre fondateur de l’Union Calédonienne dont il fut le premier président, conseiller de gouvernement, ministre de l’agriculture, député de Nouvelle-Calédonie et président du front indépendantiste. « Le vieux » reste à ce jour le seul député indépendantiste calédonien, membre de l’assemblée territoriale durant plus de 40 ans. Sa femme Scholastique tenait un rang parmi les clans du Sud, descendante directe du dernier grand chef de la tribu de Dumbéa.
Philémon Pidjot accompagnait son frère dans ses engagements politiques. Il fut également conseiller du gouvernement jusqu’à son décès en 1975. Rock et Philémon ont tracé chacun à leur manière, le parcours de leur neveu et fils Raphaël Pidjot.
Raphaël est diplômé de sciences-po Grenoble. Entré au cabinet de Jean-Marie Tjibaou en 1988, il a pris en main la SMSP, l’outil économique permettant l’accès du monde kanak à l’économie, engagé dans le rééquilibrage économique, prôné par l’accord de Nouméa. Militant de l’UC, Raphaël Pidjot était partisan d’une indépendance apaisée et économiquement durable. Maîtrisant les fondamentaux de l’économie, alliés aux usages coutumiers kanaks, il a su puiser sur l’une ou l’autre pour affirmer la « décolonisation » de l’économie. Il occupait le poste de PDG de SOFINOR, lors de sa disparition tragique en 2000 à 40 ans.
Samedi 28 novembre 2015, plusieurs délégations ont fait le déplacement pour rendre hommage aux trois personnages de La Conception. Parmis eux, le sénateur Pierre Frogier, des membres du Gouvernement, le sénat coutumier, le Congrès de Nouvelle-Calédonie, des maires, des partis politiques, des représentants des médias et organisations syndicales. Une délégation SMSP dont Marcel Thomas, Victor Toulangui et Yvette Sam, ainsi qu’une délégation NMC avec Didier Ventura, étaient également présentes pour rendre honneur, et saluer le travail accompli par Raphaël Pidjot, notamment son implication dans le développement de la SMSP et du projet KNS. Une exposition de photos souvenirs et de documents officiels a été organisée avec les Archives de Nouvelle-Calédonie. Un débat discussion a permis aux participants de faire part de leurs témoignages concernant la vie de ces hommes.
Jean-Lucien Pidjot explique, « nous émettons le vœu que cette commémoration des « pères fondateurs » irrigue les consciences, afin que chacun prenne conscience que le destin commun c’était hier et qu’il nous faut demain, forts de leurs souvenirs et héritage, forger et façonner le peuple et le pays qu’ils ont rêvé, mais qu’il nous appartient de réaliser ».