En novembre 2018, NMC avait lancé une action de formation pour l’embauche de 16 demandeurs d’emploi, issus des bassins d’emploi proches de ses centres miniers du Nord-Ouest. Ces demandeurs d’emploi, tous originaires de la province Nord, ont été recrutés sans prérequis de diplôme. Ils ont suivi durant 8 semaines au CFTMC à Poro la formation préparant au Diplôme de Nouvelle-Calédonie « Conducteur tombereau dans un environnement minier ».
Des paroles d’encouragement
Début janvier, une rencontre a été organisée au CFTMC afin de faire un point sur leur parcours de formation. A cette occasion, les chefs des centres NMC de Ouaco et de Poya ont exprimé leur volonté de les accueillir à la fin de leur formation tout en mettant en exergue les bonnes règles de conduite et de condition d’intégration au sein de l’entreprise.
« Je vais beaucoup, beaucoup compter sur vous » martèle Jean-Yves MY, Chef de centre de Ouaco. « Ici vous recevez une excellente formation. Ne vous sous-estimez pas. Ayez confiance en vous ! Je demande un réel engagement de votre part : un changement d’attitude, de mentalité, notamment du rapport au temps. Etre toujours présent, arriver à l’heure et finir son travail à temps. Il faut sortir du système de l’assistanat. Il nous faut être acteur du développement économique de notre pays. »
Olivier HNIMINAU, Chef de centre de Poya, rappelle l’importance de l’hygiène de vie et son impact dans la performance au travail. « Les horaires de travail sont de 4h00 à 13h00 et de 13h30 à 22h45. A Poya, le mot respect doit être compris et adopté dans tous les sens du terme. Respecter les heures de travail, les règles de sécurité, l’outil de travail, respecter les autres collègues, les temps de repos et respecter l’environnement. Car il nous faut être compétitif. La performance au travail doit aussi se mesurer par rapport à la qualité du minerai ainsi qu’à la teneur du manipulé produit chaque jour. » En effet, aujourd’hui, le centre fait face aux ABNA (absences non autorisées) et les sanctions peuvent être très pénibles.
Des changements de vie en perspective, témoignages
En tentant d’interroger les stagiaires, on remarque du premier abord une certaine assurance dans leurs expressions, et une véritable fierté. Pratiquement tous parlent de construction de vie ou simplement de vie nouvelle.
« Je m’appelle Yvance THEAN HIOUEN et je suis originaire de Poum de la tribu de Aonvase. Habituellement je fais la pêche. C’est un travail intéressant, mais pas lorsque les mauvais temps arrivent. On n’a plus de revenu. J’ai 3 enfants et j’ai besoin d’un travail stable pour ma famille. Mon père avait travaillé dans la mine. Cela fait trois ans qu’il ne travaille plus à la suite d’un accident. Si j’obtiens mon diplôme et que je travaille, c’est toute ma famille qui va en profiter y compris mes parents. »
« Je m’appelle Lindsay BALEDIER. J’ai 28 ans et suis originaire de Koumac. Je suis très heureuse que ma candidature ait été retenue par NMC. C’est une expérience très enrichissante. J’ai eu un baccalauréat professionnel de ventes. Mais la mine c’est le métier qui porte le développement économique du pays. En plus j’aime les gros engins miniers. Les conduire est un rêve. Je suis la seule fille de la famille et je vais travailler dans la mine. Mes parents sont très fiers de moi. Je vais tout faire pour avoir mon diplôme et accéder à un emploi. Je vais enfin subvenir à mes propres besoins ainsi qu’à ceux de ma fille de 4 ans. »
« Je m’appelle Marlon NEMBA. J’ai 22 ans et suis originaire de la tribu d’Emma à Canala. Je vis actuellement à Népoui. J’avais auparavant suivi une formation de métallier-soudeur au RSMA. Cela m’a permis de travailler au centre thermique d’Enercal à Népoui dans la révision des moteurs en contrat CDD. J’ai besoin d’un emploi stable car j’ai un petit garçon de deux ans, Aaron. J’ai de la chance de faire cette formation, d’apprendre le métier, de manipuler les engins tout en restant vigilant. Ce n’est pas facile, mais je suis très motivé car cela va aboutir à l’emploi. J’encourage les jeunes, ceux qui n’ont aucun diplôme à ne pas hésiter à suivre cet exemple. »
Muriel MEANDOU POVEU a 27 ans et elle est originaire de la tribu Goapin de Poya. « Je suis titulaire d’un baccalauréat professionnel en comptabilité obtenu en 2010. Mais je veux travailler à NMC, cela me permet de vivre au sein de ma tribu et de ma famille. Nul besoin de me déplacer. Je me suis inscrite à plusieurs reprises à la MIJ sans que ma candidature ait été retenue. Je n’ai pas lâché et aujourd’hui je suis heureuse d’intégrer cette formation. J’apprends et je m’applique dans mon apprentissage, comme par exemple la conduite de nuit. Lorsque je travaillerai, je participerai aux frais familiaux. »
Quant à Franck MAKAM, il a 32 ans et est originaire de la tribu d’Atéou à Koné. « Mon beau-père est chef d’équipe à Ouaco. J’ai déjà été chauffeur d’engin minier à Poya, mais je n’ai jamais reçu de formation. Depuis longtemps (plus de 10 ans) j’ai ressenti le besoin de formation pour avoir un emploi stable. J’ai 3 enfants, deux garçons et une fille. Jusqu’ici c’était mes beaux-parents qui prenaient en charge une partie des besoins de ma famille. Comme par exemple acheter les cadeaux de noël de mes enfants. Il faut absolument que j’obtienne mon diplôme. En travaillant à NMC, je pourrais aussi réaliser mon projet de construire une maison pour mes enfants. Je remercie NMC et la SMSP pour ce programme. »
Des mots de remerciement
Blandine CHARLOT, Responsable de formation NMC, a quant à elle tenu à remercier tous les intervenants de leur soutien et présence. « Chacune de vos interventions ont été percutantes et ont donné du sens à notre action. Ces paroles d’encouragement ont souligné la chance que représentait cette formation pour eux et un comportement exemplaire à adopter en entreprise. Merci à vous tous pour votre investissement, chacun à votre niveau sur ce projet », a-t-elle déclaré.
Le 31 janvier dernier, tous les stagiaires ont obtenu leur diplôme. Tous ont été embauchés et ont rejoint les centres de Ouaco (8) et Poya (8) le 4 février dernier en tant que conducteur tombereau.