Josette KROMOWIRONO, 35 ans d’ancienneté, un parcours de mérite

Josette Kromowirono, 61 ans bientôt, mère de 4 enfants, grand-mère 9 fois, une femme qui a traversé la vie en tant que salariée du groupe SMSP et de la NMC ensuite. Elle part à la retraite après 35 ans de service.

Elle a vu l’histoire du groupe SMSP et de la NMC défiler devant ses yeux.

« Je suis rentrée en 1989 comme secrétaire, j’avais 25 ans, nous étions 60. Je suis ensuite passée Chef-comptable, des fonctions par lesquelles je m’occupais des embauches, des débauches,des pointages etc. »

Les yeux plongés dans un regard lointain, Josette se souvient, mesurant en même temps ses paroles, se remémorant ces 35 ans, à la fois riches et difficiles, mais sans aucun regret.

A 25 ans, avec un Bac G1 en poche, elle a commencé à travailler à mi-temps à La Poste de Ouaco comme secrétaire. Elle explique qu’à Ouaco à l’époque il n’y avait pas grand monde, alors quand la chef comptable de la SMSP partit en maladie, ce fut elle qu’on vient chercher pour assurer les fonctions. Elle fut alors recrutée en CDD. Elle conservera dans un premier temps son mi-temps à La Poste où elle a une assurance de stabilité, et travaille pour la NMC à côté. Puis, de fil en aiguille, on lui proposa de rester au sein de la SMSP, et elle passa finalement en CDI au bout de 9 mois. Ce fut acté, elle a intégré la grande famille SMSP.

A partir de cette date, Josette apprend tout « sur le tas ». « Je me souviens, j’ai galéré pour apprendre, les heures supplémentaires, les grilles salariales etc. J’avais un bac G1, un bac de base, j’ai donc dû tout apprendre ».

Elle se souvient qu’elle s’occupait des effectifs SMSP de l’époque, tandis que Coco Peyrolles, une figure qui nous as quitté en 2023, gérait pour sa part les rouleurs.  Elle passait des nuits blanches à apprendre, examiner des livres de comptes pour se familiariser et assurer au mieux ses fonctions. Elle a d’ailleurs été formatrice, puisque que ce fut elle qui a formé les secrétaires de Poum et Ouaco.

Par ailleurs, à cette époque, Josette était aussi responsable de la gestion du personnel de la SMSP ainsi que de la CMC (Compagnie Maritime et de Chalandage), qui se nomme désormais Cotransmine.

L’histoire du groupe est riche, et Josette en a été un des témoins privilégiés. Alors qu’elle se souvient, confiant avec émotion que le crash de l’hélicoptère de la SMSP en 2000 est sans aucun doute un des évènements qui l’aura marquée à vie.

Elle explique « Ce jour-là le temps était couvert. Et tout l’après-midi j’ai reçu des appels me demandant si l’hélicoptère était arrivé ? Si à Ouaco, on savait où était l’hélicoptère ? » Ce ne fut que le lendemain qu’ils sauront la nouvelle tragique de la disparition d’une partie de l’équipe de direction de la SMSP, dont le Président de la SMSP de l’époque. Elle les connaissait tous. « C’était horrible».

A ceux qui viennent après, Josette tient à partager, et elle rappelle que la mine est un secteur qui fluctue, il y a des hauts et des bas. Avant il y avait des japonais et des australiens, maintenant ce sont les chinois et les coréens. Et c’est quelque chose dont tout le monde doit avoir conscience. Il faut travailler avec persévérance et professionnalisme quand cela tourne bien, et il faut avoir de la gratitude. Ce n’est pas un acquis. Tout peut tomber du jour au lendemain, parfois on se relève, et parfois on ne se relève pas.

« On est entouré de concurrents et même si on a un territoire riche, on n’est pas les seuls. Il faut que l’on soit conscient que c’est un secteur très aléatoire. Il faut être performant, déterminé et engagé à l’instant t ».

Un autre point la chagrine et la préoccupe, elle se souvient et indique « Avant, la société était à nous, les bons résultats de la société, c’était aussi nos bons résultats, on se sentait concerné et solidaires ».

Aujourd’hui, il lui semble que les nouveaux arrivants viennent plus souvent pour le salaire qu’autre chose, sans autre motivation. Ils ne se sentent pas concernés par le résultat final, ou par l’entreprise. Il n’y a pas de vraie cohésion. « Si la Mine marche tant mieux, mais si elle ne marche pas, ben tant pis. »

Le 31 janvier Josette a raccroché le tablier, fièrement, et pourtant elle confie ne pas avoir vraiment réalisé sur le moment. Avec profondeur et nostalgie semble-t-il, elle explique qu’il n’y a plus de « Lundi » où çà y est ! on reprend ! Au bout d’une semaine, elle a réalisé et elle admet pensive « j’étais un peu perdue ». Du jour au lendemain, elle n’avait plus d’objectifs, plus de raison pour se lever, c’était bouleversant.

« Le pire c’est que je cherche toujours des choses à faire, heureusement je me suis occupée de mes petits-enfants »

La boussole est complètement désaxée (rire !!).

Mais Josette n’est pas une femme qui se complaît dans l’ennui. Elle a plein d’idée, et en riant toujours elle indique que le tout est d’en choisir une.

D’autant qu’elle a une patente de plats à emporter et de couturière. Elle peine par exemple à la réactiver. De plus, elle a toujours été active dans la vie associative en plus de ses fonctions au sein de la SMSP, puis de la NMC. Elle a été membre des associations de parents d’élèves à l’époque de ses plus jeunes frères et sœurs, puis pour ses enfants et maintenant pour ses petits-enfants.

Elle a créé des associations. Notamment pour l’Association PHOK (Patrimoine historique de Ouaco et Kaala Gomen) dont elle a été cofondatrice aux côtés de Gaston JIZDNY. «Notre amour et notre respect pour le village de Ouaco nous a  unis dans cette démarche. Ce site historique représentait, à son époque, une vision phare de l’économie du Nord, à l’instar de ce que la NMC incarne aujourd’hui pour la Province Nord. Josette en est actuellement la présidente, ayant rejoint l’organisation en 2009 aux côtés de Gaston JIZDNY, fondateur et ancien président, une figure emblématique de Ouaco.

Comme elle le dit : « Ce ne sont pas les idées qui manquent, il suffit que la boussole se réajuste ».

Une chose est sûre, à Ouaco ou à Voh, il est hors de question d’attendre que la fin arrive, elle sera active jusqu’à la fin.