En premier lieu, la Nouvelle-Calédonie est particulièrement isolée sur le plan géographique et sa faible population rend les économies d’échelle impossibles. Par ailleurs le développement de compétences spécifiques reste difficile, et la réalisation de grands projets nécessitent l’apport de compétences.
Par ailleurs, étant une ancienne colonie, l’organisation de la Nouvelle-Calédonie sur le plan économique est marquée par le contrôle de l’essentiel de l’économie par une minorité de « grandes familles » issues de la colonisation de peuplement spécifiquement. Sur le plan foncier, de même, la possession des terres est encore marquée par les grandes exploitations détenues par des familles caldoches issues de la colonisation pénitentiaire ou de peuplement.
Pour autant, la Nouvelle-Calédonie a relevé courageusement le défi de l’histoire. Depuis 40 ans et les Accords de Nouméa, de nombreux mécanismes ont été mis en place et de grands travaux, telles que la rétrocession des terres, menée dans un premier temps pour parer aux stigmates économiques de la colonisation. De même, des programmes spécifiques de formation telle que « 400 cadres » devenu « Cadre Avenir » sont encore menés aujourd’hui pour permettre l’accès à des postes à responsabilité des populations locales, et tout particulièrement Kanak.
Ensuite, les Provinces, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie avec un support permanent et massif de l’Etat français ont mené des chantiers d’aménagement et de développement en particulier dans les domaines miniers, du tourisme et de l’agriculture.
En dépit de ces indicateurs encourageants, et des moyens financiers injectés, la Nouvelle-Calédonie demeure une économie qui est très fortement dépendant des subsides de l’Etat français, et des cours du nickel.
La connaissance du territoire de la Nouvelle-Calédonie est particulièrement importante, pour comprendre le monde nickel, mais aussi pour établir des relations de travail saines et profitables.
La Nouvelle-Calédonie n’est pas un département français, elle n’est pas non plus un pays d’outre-mer (POM) ou un territoire d’outre-mer (TOM), il s’agit d’une collectivité sui generis (à statut particulier).
Sa particularité étant de détenir une très grande autonomie de gestion au sein l’organisation de l’Etat français. Ainsi le territoire est gouverné suivant un modèle semi-parlementaire et semi-présidentiel.
Les compétences sont partagées entre :
Il n’est donc pas toujours évident d’identifier l’autorité compétente, par ailleurs, certaines compétences sont exercées de concert par l’Etat français et le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Il y’a véritablement un « partage de compétences », un fait rare et plutôt exceptionnel dans le droit français très centralisateur habituellement.
Ainsi, le Congrès de la Nouvelle-Calédonie est en mesure d’adopter, dans les domaines où elle est compétente, des lois de pays qui ont la même valeur législative que les lois votées par l’Assemblée législative française.
Le degré d’autonomie a même été constitutionnalisé puisque le Titre VIII de la Constitution Française est exclusivement dédié à la Nouvelle-Calédonie.
Une particularité qui se retrouve d’ailleurs dans le statut des agents de la fonction publique, puisque parmi ces derniers, on trouve des agents de la fonction publique territoriale, et des agents de la fonction publique nationale.
Une telle organisation a été mise en place progressivement dans le cadre de la revendication souverainiste portée par les Kanak initialement et désormais par une partie de la population (Kanak et non Kanak) qui demande l’accession de la Nouvelle-Calédonie à sa pleine souveraineté. Les Accords de Matignon et de Nouméa en 1988 et 1998 ont été adoptés dans cet optique.
En 2024, après trois référendums (tenus en 2018, 2020 et 2021) à l’occasion desquels le « NON » l’a emporté, le statut de la Nouvelle-Calédonie demeure, sans jeux de mots, dans un statut quo. Les tenants de la souveraineté, les indépendantistes, affirment que le troisième référendum tenu en 2021 n’était pas valide (43,87% de participation après un appel au boycott de la part des indépendantistes). Les tenants de la Nouvelle-Calédonie dans la France, les loyalistes, estiment cependant que la démocratie a été respectée et que le peuple s’est exprimé.
La situation demeure donc tendue sur des questions telles que l’emploi ou le vote en Nouvelle-Calédonie et des blocages ou manifestations surviennent régulièrement, pour des motifs pas nécessairement toujours clairs.
Toutes ces particularités rendent la Nouvelle-Calédonie sujette à des troubles sociaux, politiques et économiques régulièrement qu’ils s’agissent de l’emploi local ou du droit de vote. Pour autant, ces troubles sociaux ne sont pas de nature à mettre en danger la vie des personnes. Plus souvent ce sont les axes routiers qui sont entravés de manière localisée et sur des périodes brèves.
En 2024, suite à la tentative de vote d’une loi modifiant les modalités de vote, un conflit majeur et jamais vu depuis les « évènements » de 1984 a éclaté menant à la destruction de plus d’une centaine d’entreprise à Nouméa et dans le Grand Nouméa. Ce sont près de 10 000 personnes qui se retrouvent désormais sans emplois, et les impacts sont chiffrés à plusieurs milliards de francs pacifique.