
C’est dans la difficulté que l’on mesure notre engagement.
Ce 28 novembre 2025, en dépit de la situation préoccupante et critique du groupe SMSP et de ses filiales, les salariés du groupe se sont réunis pour la 25ème fois pour honorer et commémorer la mémoire de ceux partis le 28 novembre 2000.
Le 28 novembre 2000, l’équipe de Direction de la SMSP périssait dans le crash tragique de leur hélicoptère au lieu-dit Chefao dans la tribu de Kouergoa (commune de Boulouparis) alors qu’ils se rendaient à Nakéty pour le travail.
Dans l’hélicoptère, le PDG d’alors Raphaël PIDJOT, le Directeur Mine, Jean-Pierre GASTALDI, le Directeur Technique, Jean-Pierre LAPOUS, le Directeur Financier, Régis VIVIER. Mais également, deux consultants de Falconbridge, Pierre THOLLOT et Robert GARDINER, et bien sûr leur pilote d’hélicoptère, Jean-Marc DALMASSO.
Un évènement tragique qui a marqué dans sa chair le groupe SMSP, mais aussi la Nouvelle-Calédonie. Un évènement qui a également marqué profondément les membres de la tribu de Kouergoa qui ont été les premiers sur les lieux et les premiers à trouver les victimes.
Simon, un ancien de Kouergoa raconte. Il était au champ lorsqu’il a entendu le bruit sourd de la chute, comme une explosion. Ses yeux sont lointains et emprunts de douleur lorsqu’il témoigne.
Depuis cette date, chaque année, le 28 novembre, les habitants de Kouergoa et des volontaires issus du groupe SMSP et de ses filiales se rassemblent pour marcher jusqu’au lieu du crash et honorer la mémoire des hommes tombés dans ces montagnes escarpés.
Une des femmes de la tribu, Claudine, témoigne : « Au début on était que quelques-uns, et puis les autres gens de la tribu se sont joints à nous ».
Désormais, c’est l’Association 28 novembre de Kouergoa qui coordonne avec la SMSP, ses filiales et le Comité Widjè (volontaires du groupe et de ses filiales qui se sont constitués en Comité) l’organisation de la commémoration. Un évènement qui est devenu un rendez-vous annuel du groupe et de ses filiales, un moment de partage, de rencontre, de rappel de la signification du groupe SMSP : un outil pays.
Cette année, la situation du groupe SMSP, déjà en sauvegarde, est préoccupante. Celle de la NMC, dont le site de Nakéty a été fermé pendant 18 mois avant de rouvrir, et dont le site de Kouaoua est en suspension d’activité depuis le mois de septembre 2025. Celle de la Cotransmine est tout aussi critique. Et la filiale SNNC en Corée du Sud doit faire face à une concurrence rude et massive du minerai et du ferronickel indonésien exploité à très faible coût et avec une faible considération des populations ou de l’environnement. KNS pour sa part est toujours en veille froide depuis le 1er septembre 2024.
En dépit de ce contexte, le groupe SMSP et ses filiales, avec le Comité Widjè, la tribu de Kouergoa et l’Association 28 novembre, a souhaité maintenir l’évènement.
C’est ainsi que près de 150 personnes, salariés, familles et familles des victimes se sont réunis à Kouergoa ce 28 novembre 2025 pour marcher jusqu’à la case érigée sur le lieu du crash.
Un évènement de commémoration, une marche qui s’apparente à un pèlerinage, pendant lequel, dans l’effort, dans la persévérance, chacun à son rythme, les salariés, les familles, le public partagent et échangent. Un moment chaleureux vécu par toutes et tous, des plus petits et plus anciens d’entre nous. Sur le chemin par exemple on a pu trouver Sonia et Audrey, qui portait chacune leur enfant sur leurs épaules, un exemple de la mémoire partagée et transmise dans l’effort. Ou encore Henri et Marcel de la Cotransmine qui prendront leur retraite ce 8 décembre après plus de 20 ans au sein de l’entreprise. Des exemples pour tous et la preuve de la transmission du lien.
La journée s’est ouverte à partir de 8h avec l’arrivée des premiers inscrits, puis un geste de bonjour a été présenté par le clan PIDJOT, de la famille d’une des victimes, avant que le groupe SMSP introduise son geste de bonjour auprès de la tribu de Kouergoa et de ses autorités coutumières.
Ensuite, tout le monde a pris la direction de la marche, d’abord en convoi voiture jusqu’à l’entrée du sentier, puis à pied jusqu’au lieu du crash.
La tribu de Kouergoa avait préparé un repas-buffet savouré par l’ensemble des participants qui aura laissé de la sueur sur les pentes de Kouergoa, mais qui aura ramené de la détermination dans son esprit et ses jambes.
L’évènement s’est clôturé à 17h00 par un geste d’au revoir et chacun a repris la route de son chez-lui, de Kouergoa à Nouméa, de Kouergoa à Nakéty et plus loin encore à Koumac. Un déplacement depuis les endroits les plus éloignés de notre pays pour se sentir plus proche demain.
Merci à la tribu de Kouergoa, bravo à tous les participants et on se dit à l’année prochaine !


